A-t-il observé le mouvement de montée des violences chez les jeunes ?
"Malheureusement, ce qu'on voit aujourd'hui, l'accélération de ces événements, c'est quelque chose que j'ai vu venir et s'amplifier". Y en a-t-il de plus en plus ? "Statistiquement, il y a une hausse de 24 à 30% des conflits entre jeunes", avance-t-il, même si tous les spécialistes ne sont pas d'accord sur ces chiffres, "mais ce qu'on voit, c'est que l'arène où ça se joue, ce sont les réseaux sociaux".
Comment en est-on arrivé là ?
"Le principal problème, c'est que les jeunes ne prennent pas conscience des événements jusqu'au jour où ils sont inquiétés par la justice. La justice touche leurs parents : à partir du moment où vous touchez aux parents, ils en prennent conscience". "Quand vous êtes jeunes, il y a des enjeux qui peuvent être du harcèlement, une tension entre territoires, vous êtes dans une dynamique, c'est votre monde, tout se passe à l'intérieur et les adultes n'interviennent pas", explique-t-il.
Le fossé entre parents et enfants est-il en train de se creuser ?
"Aujourd'hui un jeune n'est pas en famille devant la télé, il est dans son monde (...) Il construit une nouvelle famille. Celle-ci a pignon sur rue grâce aux réseaux sociaux. Ce monde est construit jusqu'au moment où vous avez des faits graves, et où les jeunes sont sortis de leur univers : c'est là qu'il y a une prise de conscience. C'est à nous, adultes, de responsabiliser nos jeunes. Il y a un vrai sujet d'accompagnement".
Pour Rachid Santaki, "dès le début, il faut sensibiliser les plus jeunes", et faire appel à l'école aux parents, à l'école, mais aussi à la culture. Dans son livre "Laisse pas traîner ton fils", il pointe du doigt le fait que "beaucoup de parents donnent une tablette à leur enfant en pensant que l'enfant, s'il ne fait pas de bruit, est tranquille. Ce n'est pas ça l'éducation, l'éducation c'est communiquer, inculquer des valeurs".
Extrait de France Inter 12/3/2021
Rachid Santaki sur Wikipedia
"Laisse pas traîner ton fils" sur Babelio